LA RESIDENCE ALTERNEE : REFLEXION SUR LES CHIFFRES
Depuis la loi du 4 mars 2002, l’article 373-2-9 du Code Civil admet la possibilité de fixer la résidence de l’enfant en alternance au domicile de chacun de ses deux parents.
Cet article prévoit également qu’à la demande de l’un des deux parents ou en cas de désaccord entre eux sur le mode de résidence de l’enfant, le juge peut ordonner à titre provisoire une résidence en alternance dont il détermine la durée. Au terme de cette période probatoire, il est statué définitivement sur la résidence de l’enfant en alternance au domicile de chacun des parents ou au domicile de l’un deux.
Le Code Civil ne précise ni les critères, ni les conditions d’application de la résidence alternée.
C’est aux tribunaux de les fixer, en fonction du contexte de chaque dossier.
L’article 373-2-10 du Code Civil prévoit, en outre, la possibilité pour le juge de proposer aux époux une mesure de médiation familiale.
La résidence alternée est subordonnée à l’intérêt de l’enfant, et n’est en aucun cas un droit des parents.
Une enquête du Ministère de
Par ailleurs, plus le divorce est contentieux, plus la résidence alternée diminue : dans les divorces pour faute, la résidence de l’enfant est fixée chez la mère dans 84 % des cas, l’alternance n’étant décidée que pour 4,4 % des enfants.
La décision de fixation de la résidence alternée repose sur de multiples critères jurisprudentiels : la proximité des lieux de résidence, la disponibilité des parents, leur possibilité de dialogue, l’âge des enfants, leur avis éventuel, leur équilibre psychologique, la pratique antérieure etc…
· L’absence d’éloignement géographique : la contre-indication principale à la résidence alternée est l’éloignement géographique, notamment par rapport à l’école, et aux activités de l’enfant. La durée du trajet scolaire ne doit pas induire une fatigue supplémentaire pour l’enfant.
· L’âge de l’enfant : il influence très nettement le choix des juges. Les adolescents résident plus souvent chez leur père que les enfants plus jeunes, ou en alternance chez leurs deux parents
· Le dialogue entre les parents : outre qu’ils doivent avoir une convergence de vue concernant la manière de concevoir l’éducation de leur enfant, l’alternance ne peut pas constituer un moyen de continuer le combat conjugal, et nécessite une communication réelle du couple parental. Le conflit conjugal doit être dépassé.
Le Juge aux Affaires Familiales n’hésite pas à entériner un accord des deux parents concernant la résidence alternée de leur enfant ; en revanche, il sera beaucoup plus réticent à la mettre en œuvre s’il existe un désaccord entre les époux : seuls 5 à 6 % des cas de résidence alternée sont décidés sans l’accord d’un ou des deux parents.
En effet, l’impact de la résidence alternée sur l’enfant n’est pas encore bien connu, et prendre une décision de ce type sans l’accord des parties constitue, sans doute, un risque.
Les avis des pédopsychiatres et des psychologues de l’enfance sont souvent très divers et contradictoires sur le sujet.
L’inscription de la notion de résidence alternée doit permettre la mise en place d’une solution convenable pour des parents qui se séparent en bonne intelligence, et qui pensent que c’est le mode de fonctionnement qui correspond le mieux à l’intérêt de leur enfant.
Le besoin principal de l’enfant est d’avoir des parents qui dialoguent entre eux et qui soient capables de parler de lui, de son quotidien, de son avenir, sans se culpabiliser l’un l’autre.
L’intérêt de l’enfant doit demeurer le fil conducteur d’une décision de résidence.
Une résidence alternée « réussie » suppose, à tout le moins, une absence d’opposition entre les parents et une volonté commune de « réorganiser » la famille dans les meilleures conditions possibles pour leur enfant.
La médiation familiale, elle aussi prévue par la loi, permet, parfois, d’accompagner cette réorganisation familiale.
Avocat à la Cour
-
Nos domaines d'intervention
Nos honoraires
Nous contacter
L'information juridique
- Le commerçant en ligne qui a revendu à perte s'expose à de lourdes sanctions
- La retraite à 62 ans a été votée par les députés
- Pas de faute inexcusable en cas d'accident de trajet
- Le contrôle médical d'un salarié en arrêt de travail retenu comme élément établissant un harcèlement
- L'introduction d'alcool sur le lieu de travail ne justifie pas forcément un licenciement
- Renonciation à la clause de non-concurrence : pas de délai sans texte
- Pôle emploi aide les demandeurs d'emploi à obtenir le permis de conduire
- Loi réformant le crédit à la consommation : solidarité entre époux et entre partenaires d'un Pacs
- Le salarié manquant à son obligation de sécurité commet une faute grave
- Résiliation d'un bail : responsabilité de l'intermédiaire envers le bailleur
- Violences faites aux femmes
- Délégation d'autorité parentale au sein du couple homosexuel
- Les règles juridiques du PACS
- Les différents cas de divorce en droit français
- Les plantations et le droit
- Les torts du divorce pendant la procédure de divorce
- Report des effets du divorce : cessation de la cohabitation