SUR LA BURQA
Une proposition tendant à la création d’une commission d’enquête sur la pratique de la burqa ou du niqab sur le territoire national a été déposée le 9 juin 2009 par 58 députés.
Cette proposition me semble tout à fait opportune et bienvenue.
L’exposé des motifs de celle-ci débute par le rappel de l’article 10 de
Je partage entièrement l’idée qu’aucune religion ne saurait imposer ses principes comme normes d’organisation de la société.
Il ne s’agit certainement pas en l’espèce de « persécuter » les femmes « victimes » d’un « racisme blanc » ou même « laïcard », comme on a pu l’entendre ici ou là, ou encore de proposer une loi « liberticide », mais plus simplement et plus sereinement de dénoncer une idéologie pernicieuse, foncièrement réactionnaire, fondée sur la soumission de la femme, symbole d’une servitude profonde et ancrée.
Ce symbole, apparu notamment avec les dictatures d’Etat (Iran, Emirats des Talibans, Arabie Saoudite…), a pourtant été combattu, faut-il le rappeler, par de nombreux pays musulmans jusque dans les années 1980. Qui se souvient qu’en 1928, le Chah d’Afghanistan a ordonné à sa femme de se dévoiler en public ? Qu’en 1936, le Chah d’Iran décréta l’interdiction du Tchador ?
Je suis républicaine, laïque bien que croyante, et favorable à toute forme d’intégration.
Je combats avec force et conviction ce que je pense être une atteinte profonde à la démocratie, puisque manifestation d’un Intégrisme, c'est-à-dire la volonté de voir la loi de dieu se substituer à celle des hommes, cette « loi » prônant, entre autres choses, l’exclusion, l’humiliation, la soumission et la réclusion de la femme.
Je combats avec force cette prison ambulante, signe insupportable que la femme n’est qu’un sexe, qu’il faut impérativement dissimuler afin qu’il n’éveille pas la tentation chez l’homme (lequel, au passage, serait donc trop faible pour résister…).
Je combats avec force cette prison ambulante, signe intolérable d’un mal qu’on doit cacher, d’un élément perturbateur qui doit rester camouflé.
Je combats avec force cette prison ambulante, signe dégradant d’une essence féminine mauvaise, si opposé à l’idée d’égalité des sexes, principe pourtant essentiel de notre société.
Je combats avec force cette prison ambulante, signe d’un obscurantisme religieux dangereux, si contraire aux valeurs de laïcité, de liberté, et de dignité humaine qui fondent notre République.
La vue de ces femmes nous choque, et c’est légitime.
Nous avons raison d’être choqués par cette vision de l’esclavage féminin moderne, drapé de noir et entouré de religiosité et de fanatisme.
Il appartient à
Il appartient à
Et que l’affirmation de cette liberté ne peut passer par le port d’une prison noire…
Caroline YADAN PESAH
Avocat à la Cour
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